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voyages en égypte,


à peine des restes de sculpture ou de peinture ; toutes les autres tombes ne sont que de petits caveaux, qui servent d’asile à la classe la plus pauvre du peuple.

Siout est la capitale de Saïs ou de la Haute-Égypte. Les caravanes de Darfour y entretiennent un commerce perpétuel. Des esclaves, des plumes, des dents d’éléphant et de la gomme, voilà les principaux articles qui s’y débitent. Le vice-roi de la Haute-Égypte choisit d’abord parmi les objets apportés par les caravanes ; il en fixe arbitrairement les prix, et paie ce que bon lui semble. Le reste est pour les marchands, qui n’oseraient rien acheter, avant que le vice-roi ait fait son choix. Cette ville est renommée pour les eunuques qui en sortent. Quand on a fait l’opération sur les jeunes garçons, on les enterre aussitôt jusqu’aux épaules ; ceux qui n’ont pas une forte constitution, meurent dans des douleurs affreuses. On a calculé que sur trois enfans, à qui on fait subir la castration, il en meurt deux pendant ou après cette opération cruelle.

Outre les productions communes du pays, telles que blé, fèves, lin et graines, la ville exporte une grande quantité de bougies de sa fabrique, surtout pour le Caire qu’elle pourvoit