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voyages en égypte,


statues les plus vénérées des Égyptiens ; car autrement on n’aurait pas transporté d’Assouan à Thèbes un bloc de granite semblable, plus difficile à déplacer que la colonne de Pompée à Alexandrie.

Mon premier désir, en me trouvant au milieu de ces ruines, ce fut d’examiner le buste colossal que j’avais à enlever. Je le trouvai auprès des débris du corps et du siège auxquels il était autrefois joint. Le visage était tourné vers le ciel, et on aurait dit qu’il me souriait à l’idée d’être transporté en Angleterre. Sa beauté surpassa mon attente plus que sa grandeur. C’est évidemment la même statue que Norden vit couchée de manière à avoir le visage contre terre, ce qui a été la cause de sa conservation. Je ne me perdrai pas en conjectures pour deviner qui est-ce qui a pu séparer la tête du tronc, par le moyen de la mine, et par qui le buste a été retourné. L’endroit où gisait la statue est voisin de l’entrée gauche du temple, et comme il y a auprès de ce monument une autre tête colossale, il est possible qu’il y ait eu une statue sur chaque côté de la grande entrée, comme on en voit à Louxor et à Carnak.

Les seuls objets que j’eusse apportés du Caire