Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
100
voyages en égypte,


vallée, entretenait sans doute autrefois la communication entre Eléthyia et Bérénice, et passait à l’est des mines d’émeraudes. Il n’est pas étonnant que la première de ces villes ait eu quelque importance, vu le commerce qui a dû s’y faire. Il y a encore un petit port où les bateaux pouvaient être chargés et déchargés ; et je suis porté à croire qu’Eléthyia était plus fréquentée par les caravanes venant de la mer Rouge, que Coptos qui est un peu plus loin.

Nous partîmes pour Esné. En descendant le Nil nous vîmes le changement qui s’était opéré pendant notre voyage. Cette immense nappe d’eau qui avait couvert toute la contrée, avait disparu ; les bords étaient à sec, et déjà on les avait ensemencés ; les villages emportés par le courant, avaient été rebâtis en terre ; les enclos des villages avaient été ouverts ; les fellahs travaillaient dans les champs ; enfin toute la contrée présentait un autre aspect. Il n’y avait que quinze jours que les eaux avaient commencé à se retirer. Dans cet intervalle, elles avaient baissé de huit pieds ; il n’en est pas de même tous les ans. Quand le Nil hausse lentement il décroît avec la même lenteur ; cela dépend de l’abondance ou de la rareté des pluies qui tombent, pendant la saison pluvieuse, dans l’Abyssinie.