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voyages en égypte,

Le lendemain nous atteignîmes Ombos : comme la société se proposait d’y passer une journée, je craignis de n’arriver pas assez tôt à Assouan ; car je n’augurais rien de bon du voyage précipité de Lebulo, agent de M. Drovetti. En conséquence je partis pour cette ville dans une cange qui était venue au-devant de nous, pour conduire le consul en Nubie. Je pris avec moi un Écossais qui était venu en Égypte à l’époque de l’expédition anglaise, et qui, après avoir été fait prisonnier, avait passé au service du vice-roi ; il avait pris le nom d’Osman. Il avait connu particulièrement M. Burckhardt, qui, pour le récompenser de son honnêteté et de son attachement, lui avait fait un legs dans son testament ; c’est lui qui avait fermé les yeux à ce voyageur savant, sur la fin prématurée duquel il m’apprit beaucoup de détails.

Arrivé à Assouan, je trouvai que Lebulo avait insinué à l’aga de cette ville, et aux indigènes de l’île de Philæ, qu’il ne fallait pas permettre que les Anglais qui remontaient le Nil, enlevassent l’obélisque. L’aga lui avait répondu qu’il y avait trois ans que j’en avais pris possession, et que j’avais payé pour le faire garder. Voyant qu’il ne pouvait gagner l’aga, Lebulo était allé à Philæ renouveler ses insinuations ; mais comme