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voyages en égypte,


là le fameux obélisque. Je priai l’aga de déclarer, en conscience, s’il trouvait juste qu’après tout ce que nous avions fait, j’abandonnasse ce monument à un étranger qui n’y avait aucun droit, et à qui il n’avait pas coûté la moindre peine. L’aga répondit qu’il n’avait rien à dire à ce sujet, que M. Drovetti avait écrit au defterdar-bey à Siout, et que celui-ci avait écrit à lui, l’aga, de ne favoriser ni l’un ni l’autre parti. L’agent le pressa de se décider en sa faveur ; mais ce fut en vain, et je continuai mes opérations malgré toute sa colère. Il engagea alors les cheiks à faire suspendre le travail de leurs paysans, en leur promettant de leur payer l’argent qu’ils auraient gagné par leurs journées. Mais cette offre, faite même aux ouvriers, fut rejetée avec dédain. Je fis embarquer ensuite l’obélisque par le moyen d’une espèce de pont que je jetai du rivage jusqu’au milieu du bateau, et sur lequel le monument fut roulé jusqu’à ce qu’il fût dans l’embarcation. Immédiatement après je le conduisis à la Morada, pour le faire descendre le lendemain sur la cataracte.

Le rays du Chellal continuait d’être bien disposé pour moi, et j’avais soin de l’entretenir dans ces dispositions. Il avait reçu d’avance la moitié de la somme que nous avions stipulée,