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en nubie, etc.


voyageur de ce nom, était venu sans protection en Égypte pour y distribuer des bibles. Persécuté et obligé de s’enfuir, il s’était rendu en Syrie ; mais la fatigue, et peut-être l’effet du climat, l’empêchèrent d’aller au-delà d’Alep, et il mourut dans cette ville. Ceux qui lui ont succédé dans sa mission, et qui ont remonté le Nil avec de la protection, et tout à loisir, n’ont pourtant eu qu’un très-faible succès.

On conserve dans la ville de Fedmin-el-Kounois une tradition d’après laquelle il y avait autrefois dans ce lieu trois cents églises ; les habitans du pays les laissèrent tomber en ruines ; lorsque les musulmans devinrent les maîtres de l’Égypte, ils bâtirent la ville avec les pierres de ces édifices chrétiens, et c’est pour cela qu’on appela ce lieu la place des églises. On pourrait être tenté de supposer à cette tradition un fond vrai, en admettant que les prétendues trois cents églises étaient les trois cents chambres de l’ancien labyrinthe. Hérodote parle à la vérité de trois mille ; mais il peut s’être trompé ou avoir adopté une exagération des indigènes. Cependant cette supposition tombe lorsqu’on apprend que le canal de Bahr-Yousef qui traverse maintenant la ville, a été creusé il n’y a que deux siècles, et que pendant cette opération on n’a trouvé ni

Tome II.
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