Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/17

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en nubie, etc.


se hâta de faire tomber la conversation sur d’autres sujets.

Ayant reçu mon firman, je quittai Siout le même jour, et le lendemain j’arrivai à Tahta. Je me rappelai que c’était la résidence de Soliman, cacheff d’Erment, qui nous avait contrarié dans nos recherches autant qu’il avait pu. Cependant, comme dans le dernier temps de son commandement il était devenu notre ami, du moins en apparence, je crus devoir lui faire ma visite pour ne pas lui faire un affront que les Turcs n’oublient jamais, et dont ils se vengent quelquefois au moment où l’offenseur a besoin de secours. Il m’accueillit avec autant de cordialité qu’on peut en attendre d’un Turc. Il me fit entendre que le déficit qui avait été trouvé dans ses comptes, était à peu près comblé par sa paye mensuelle ; que son emploi allait finir, qu’alors il serait libre d’aller où il lui plairait, et que s’il ne s’arrangeait pas avec le pacha, il se retirerait à un lieu au-dessus d’Ibrim. C’était probablement de Dongola, retraite actuelle des mamelouks, qu’il voulait parler. Je lui répondis que le pacha était un homme raisonnable, et que si lui, le bey, faisait parler au vice-roi par quelques amis du Caire, tout s’arrangerait à l’amiable. Il dit qu’il s’était attendu à ce que le consul français lui ren-