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voyages en égypte,


cribles pour le grain et la farine, quelques terrines pour la cuisine, des écuelles de bois pour la table, un fourneau, quelques sceaux pour rafraîchir l’eau, une petite cafetière, et de vieilles nattes pour y coucher. Je pris congé de la compagnie, en faisant aux femmes et enfans un petit présent en argent, et promettant de venir les voir de nouveau à mon retour.

Le lendemain matin, une autre femme de l’aga m’envoya dire qu’elle serait bien aise de me voir. Je sentis peu d’envie d’y aller ; cependant, pour ne point faire de distinction, je m’y déterminai enfin. Je trouvai, à ma surprise, une très-jeune femme, qui demeurait tout à côté de l’autre : celle-ci était grimpée sur le mur mitoyen, pour voir ce qui se passait entre nous. La jeune femme me présenta des dattes et des grains de dourrah. Elle paraissait avoir grande peur de l’autre femme. Quoique jolie à mes yeux, elle n’était point regardée comme telle par les gens de sa nation, tandis que l’autre, quoique vieille, passait pour la plus grande beauté d’Assouan, parce qu’elle était extrêmement grasse. Sa chevelure était aplatie, à la manière de celle des Nubiennes, entremêlée de quelques ornemens d’or, et couverte d’une couche de graisse, saupoudrée de l’écorce noire