Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
en nubie, etc.


au milieu, qu’elle m’échangea contre d’autres grains, et elle s’en alla charmée. Je fus de mon côté très-contente de l’échange, et je résolus d’aller chez les femmes de tous les endroits où nous nous arrêterions.

Après notre arrivée dans l’île de Philæ, une jeune et jolie femme que je rencontrai, et qui portait un enfant sur ses épaules, s’offrit à me montrer les curiosités de l’île ; quelques momens après nous fûmes accostées par une vieille qui ne paraissait pas contente de voir que je m’occupasse de la jeune femme à l’enfant de laquelle j’avais donné quelques grains de verre. Elle en demanda autant, je lui donnai la même quantité de grains qu’à la première ; elle en demanda davantage avec un ton importun, et fit semblant de vouloir me rendre ceux qu’elle avait ; en voyant cela je lui ôtai tout, et le donnai avec d’autres grains encore à la première jeune femme. La vieille se mit en colère et voulut les lui prendre ; mais je l’en empêchai. En allant voir les différens temples, nous fûmes jointes par d’autres femmes de l’île. Après avoir vu tous les édifices, nous arrivâmes à un très-petit temple, qui était la demeure de la vieille ; elle voulait m’y faire entrer, mais la jeune femme me retint, probablement parce qu’elle connaissait les mauvaises intentions de sa compatriote.