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en nubie, etc.


boul, ont attribué à d’autres qu’à M. Belzoni le mérite de cette découverte. Voilà comme on aime la vérité aujourd’hui ! Des voyageurs ne se font pas scrupule de la sacrifier, pour conserver les bonnes grâces de quelques personnes que cette vérité offenserait.

Pendant l’absence de M. Belzoni, je m’établis sur le sommet du temple d’Osiris dans cette île, et, à l’aide de quelques murs de boue, j’y pratiquai deux chambres passables. Le bruit courait qu’il y avait des voleurs dans une île voisine ; mais je crois que ce n’était qu’une ruse inventée pour voir quel effet cette nouvelle ferait sur moi ; ceux contre lesquels je jugeai à propos de prendre des précautions, ce furent les Barabras mêmes que mon mari avait loués pour me garder. On avait déposé nos bagages chez moi, et quand ces gens voient des malles appartenant à des Européens, ils s’imaginent qu’elles sont pleines d’or et d’argent. J’avais avec moi un domestique qui nous servait depuis quelques années ; nous entretenions nos armes à feu toujours en bon état, et nous faisions voir à nos gardes que nous avions de la poudre et des munitions pour nous en servir en cas de besoin. Les Barabras commencent à craindre lorsqu’ils ne peuvent réussir à vous faire peur.

Je recevais chaque jour la visite des femmes