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voyages en égypte,


salem le surlendemain pour me rendre à Jaffa. En y arrivant je trouvai chez notre agent du Levant, M. Bankes qui était en convalescence de la fièvre. Son drogman me dit qu’il allait acheter pour son maître un costume albanais, avec lequel celui-ci, sous prétexte de passer quelques jours à Rama pour se rétablir, voulait se rendre à Jérusalem et aller tout droit au temple. Cette ruse était très-bonne et facile à exécuter ; comme le drogman était Albanais, il pouvait faire passer M. Bankes pour un compatriote qui ne savait parler ni arabe ni turc, et pour peu que M. Bankes apprît de son drogman la cérémonie des prières, il y avait peu de doute qu’il ne réussît.

Les femmes chrétiennes avec lesquelles j’avais eu occasion de vivre à Jérusalem, jouissaient de plus d’aisances domestiques, et étaient plus respectées par leurs maris que celles de l’Égypte, où les femmes chrétiennes ne sont guère mieux traitées que les musulmanes. Pendant le peu de mois que j’ai passés dans la Terre Sainte, surtout à Jérusalem, je les ai fréquentées chaque jour. Dans leurs maisons elles sont très-propres et rangées ; les siéges et les tables ne sont pas d’usage ; mais elles ne s’en piquent pas moins de bien meubler leurs demeures. Cet ameublement consiste en matelas bien couverts et en coussins de coton imprimé,