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voyages en égypte,


repoussent par la hardiesse ou la stupidité extrême des regards. A Jérusalem j’allais voir la famille d’un négociant chrétien ; il ne faisait pas des affaires comme nos négocians anglais ; cependant il était à son aise ; sa maison était fournie de tout ce qui contribue aux agrémens de la vie, et il y régnait un luxe qui en Angleterre même passerait pour tel. A Bethléem les Turcs ont grande peur des chrétiens. J’y allai voir un jour la femme et la famille du drogman ; il se présenta une pauvre femme musulmane qui m’étonna par son humilité ; la femme chrétienne la traita comme une esclave. Les chrétiens avaient massacré cinquante ans auparavant un grand nombre de Turcs ; et cette femme avait appartenu à une famille victime de ce massacre. D’après ce que j’ai vu, les femmes chrétiennes, dans ces endroits, sont bien supérieures aux autres, tant sous le rapport de leur aisance domestique que de la considération avec laquelle elles sont traitées. En Égypte les chrétiens mangent rarement avec leurs femmes.

Je fus obligée d’attendre quelques jours à Jaffa un bâtiment pour faire la traversée à Damiette. L’agent anglais me retint enfin un cabinet à bord d’un bâtiment turc, et, la veille du jour où il devait partir, il m’invita à voir son jardin. A