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en nubie, etc.


coup de n’avoir pu être plus généreuse à leur égard, que ne me le permettait ma petite fortune ; il n’y a pas de récompense que j’eusse crue trop forte pour l’assistance que j’en avais reçue.

En arrivant à Damiette, je trouvai que dans le court espace de six mois, le consul avait perdu sa mère et sa sœur avec laquelle j’avais vécu un mois dans une grande amitié ; la mère n’était guère âgée que de quarante ans et la fille que de dix-huit.

Je crois en effet, avec les ouvriers Arabes, que j’avais la protection de Dieu ; car, pendant que j’étais dans cette maison, avant mon départ pour la Terre Sainte, un jeune frère du consul, enfant de neuf ans, fut également saisi de la fièvre ; la résolution que je pris de m’embarquer sur-le-champ pour ne pas rester plus long-temps dans cette maison, m’aempêchée, probablement, de gagner cette fièvre, qui, quelques jours avant mon départ, prit un caractère de malignité, attaqua la mère et fit périr l’enfant et sa sœur. Je ne pouvais persuader aux femmes dans l’Orient, que bien des choses qu’elles mangeaient n’étaient point salutaires ; elles me répondaient : « Qu’y puis-je faire, j’aime telle ou telle chose et Dieu est bon ! » Enfermées comme elles sont, les femmes passent le temps à manger tout ce dont