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Copte, qui fut très-grossier. Pour tout autre objet, je n’aurais pas supporté l’humiliation de marchander avec des gens qui croient toujours qu’on agit par intérêt. Ils me dirent tous que des personnes de leurs amis avaient acheté à Alexandrie des Bibles pour deux dollars. Cependant comme je les voyais empressés d’en avoir, malgré tout leur babil, je persistai à demander trente piastres. Je me piquai de faire voir aux Arabes que nous autres Anglais, nous n’avions qu’une parole ; ce qui inspire à ce peuple plus de considération et de confiance dans les transactions sociales.

Après avoir vendu mes Bibles, j’informai M. Lee du prix auquel j’en avais disposé, en lui demandant d’autres exemplaires. Il me répondit : « Le prix des Bibles est de quarante-cinq à cinquante piastres ; mais comme l’essentiel est de les faire circuler, on peut les laisser à trente quand on ne peut avoir davantage. Il faut que les gens riches paient pour ceux qui ne le sont pas. » Mais quiconque connaît les Arabes et les Coptes peut décider s’il est possible de faire payer à l’un plus qu’à l’autre. En vain dirait-on à ces gens que les Européens ont fait imprimer ces livres par charité chrétienne, pour répandre la parole de Dieu, et que nous les ven-