Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
306
voyages en égypte,


plante était cultivée convenablement, on pourrait en tirer parti. Les capsules en varient de volume : j’en ai vu qui étaient plus gros que des œufs d’autruche ; l’écorce extérieure est remplie d’un suc épais, laiteux, et astringent ; la cosse qui contient la soie se trouve au centre de la capsule, et elle est détachée de l’écorce extérieure par des cordons ou bourrelets. Quand on coupe une branche, le suc en découle abondamment ; d’après le peu d’expérience que j’ai été à même de faire, je suis persuadée que la partie soyeuse se filerait très-bien. Le Mamelouk dont j’ai parlé, voyant que je m’intéressais à cette plante, me dit qu’à Dongola on l’employait à la confection de tous les cordages, et que les cordes d’ochour étaient bien plus fortes que celles que l’on faisait avec les filamens. de palmiers ou dattiers. Les Nubiens préparent cette plante, d’après ce qu’il me dit, comme nous apprêtons le chanvre. On la trouve en Syrie, dans la haute et basse Égypte, et très-probablement aussi en Grèce. Je crois qu’elle prospérerait à Malte, attendu qu’elle ne demande pas un bon terrain ; je l’ai vue croître auprès des montagnes et dans un sol sablonneux, pourvu qu’il y ait de l’eau fraîche dans le voisinage. Je présume aussi qu’elle réussirait dans les îles Ioniennes. Dans son état