Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nienne, sont indépendans des cacheffs, despotes de Nubie, et qui dans cet état de liberté avaient acquis une grande prospérité par leur commerce de dattes, ont tout perdu en 1810, lors de la retraite des Mamelouks sur Dongola, où le pacha d’Égypte doit les attaquer cette année (1820). Après le départ de cette soldatesque féroce qui avait tout ravagé, une famine fit périr le tiers de la population. Quant aux cacheffs de Nubie, le peuple d’Ibrim a toujours su défendre contre eux son indépendance ; il n’obéit qu’à un aga de sa nation, et il a un cadi héréditaire. Les habitans ont des querelles fréquentes entre eux. En cas de meurtre on n’accepte point de compensation en argent comme chez les Nubiens ; le sang se venge alors par le sang. Au reste, toutes les blessures sont taxées suivant les parties du corps où elles sont infligées, comme chez les anciens peuples du nord de l’Europe. Une loi semblable existe chez les Bédouins de la Syrie. Le vol est presque inconnu chez les Bosniens d’Ibrim. Les habitans laissent tous leurs biens à l’abandon, sans avoir lieu de se repentir de leur confiance. Dans le château-fort d’Ibrim, M. Burckhardt n’a trouvé d’autre antiquité qu’une petite colonne de granit gris.

On peut remarquer que depuis Ibrim M. Belzoni n’a point eu de guide pour l’itinéraire de sa route à la seconde cataracte ; c’est que lors de la rédaction de son voyage, celui de M. Burckhardt n’était probablement pas imprimé. Le dernier de ces voyageurs indique tous les lieux, non seulement jusqu’à la seconde cataracte, mais même jusqu’à la cataracte de Koke, la plus méridionale qu’il y ait en Nubie. Voyez la carte du cours du Nil.