Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/336

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Égypte, quand’une femme demande le divorce, le mari a le droit de lui arracher ses vètemens et de lui raser la tête ; personne n’ose alors l’épouser avant que les cheveux lui soient revenus. Le Nubien est très-jaloux de l’honneur de sa femme : au moindre soupçon d’infidélité, il la conduit la nuit sur le bord du fleuve, et après lui avoir ouvert le sein d’un coup de couteau, il la précipite dans l’eau pour être dévorée par les crocodiles. Les femmes publiques qu’on rencontre par milliers dans toutes les provinces d’Égypte, ne sont pas tolérées en Nubie, excepté à Deir ; encore celles qu’on y voit sont-elles, non pas.-des indigènes, mais des esclaves émancipées, qui, privées de toute ressource, ont eu recours à la prostitution pour ne pas mourir de faim. Les goûts détestables que les Mamelouks ont rendus si communs en Égypte, même parmi les plus pauvres paysans, sont abhorrés en Nubie ; il n’y a que les cacheffs et leurs familles qui cherchent à imiter les Mamelouks jusque dans leur plus profonde dépravation.

FIN.