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voyages en égypte,


des rochers ajoutaient à l’aspect pittoresque de ces sites isolés qui séduiraient l’ami de la solitude et de la belle nature, si malheureusement ces vallées n’étaient brûlées par les rayons concentrés du soleil, et privées d’eau et de tous les alimens. Au bout de trois heures, nous nous trouvâmes sur un plateau d’où nous crûmes voir, à quelque distance, les ruines d’une grande ville, entourée de rochers. En approchant, nous ne trouvâmes qu’une plaine sablonneuse, hérissée de buttes de granit. C’était là sans doute ce quelque chose de notre guide. Les rochers s’élevaient à peu de distance l’un de l’autre, et ressemblaient, dans cette mer de sables, à autant d’îles. Je n’avais qu’à substituer dans mon imagination l’eau au sable pour me croire transporté à la première cataracte du Nil depuis Siène jusqu’à l’île de Philæ ; mais le granit de ces rochers était plus beau que celui de la cataracte, et approchait de la qualité du porphyre. Si les anciens n’ont pas exploité cette belle roche, c’est sans doute à cause de la difficulté de transporter les blocs jusqu’au Nil.

Nous prîmes la gauche de ces buttes pour arriver à la vallée où notre caravane devait faire sa halte ; elle y était arrivée une heure avant nous, quoique nous eussions marché assez vite. Nous