Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
71
en nubie, etc.


qui était blanc, était trop coriace ; nous en ramassâmes du poids d’une demi-livre.

A notre retour, nous trouvâmes notre guide en conversation avec un Arabe de sa connaissance qu’il avait rencontré dans le voisinage où cet homme vivait, en subsistant du produit de sa pêche. Il habitait avec sa petite famille, consistant en sa femme, sa fille, et un jeune homme, son gendre, une tente qui n’avait que quatre pieds de haut sur cinq de large. Cette famille n’était pas la seule de cette plage déserte ; et quoiqu’elle vécût dans un état si simple, elle connaissait pourtant la valeur de l’argent, et avait des notions commerciales. Le vieux pêcheur nous dit qu’il y avait quelques Arabes de cette contrée qui se rendaient tous les ans sur le bord du Nil, pour y faire provision de dourrah dont ils chargeaient des chameaux, et qu’ils revendaient en détail aux habitans de cette côte contre des chameaux ou de l’argent. Nous n’eûmes pas de peine à engager cet Arabe à pêcher pour nous. Il mit en mer avec son gendre ; leur embarcation était assez singulière, c’était un tronc de daoum, de dix à douze pieds de long, dont les deux extrémités étaient munies d’un bois attaché horizontalement pour empêcher le tronc de tourner sens dessus dessous ; à l’un des deux