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voyages en égypte,


nous ne pûmes nous désaltérer que faiblement, pour ne pas épuiser nos provisions. Nous ne nous attendions point à trouver des ruines dans cette contrée, puisque les cartes de d’Anville n’y indiquaient point de villes anciennes : nous fûmes donc très-agréablement surpris, en voyant tout à coup devant nous une de ces masses de ruines qui en Égypte indiquent toujours l’emplacement d’une ville ancienne. À peine fûmesnous au milieu de ces débris, que nous reconnûmes sans peine les anciennes rues, et les maisons qui les avaient bordées ; et au centre nous trouvâmes un petit temple Égyptien, qui était presque enfoui sous le sable ; l’intérieur des maisons était également comblé. Ce qui nous frappa surtout, çe fut de voir que cette ville antique avait été bâtie avec la masse pétrifiée qui formait la côte de la mer Rouge ; nous y distinguâmes au premier coup d’œil les coraux, les madrépores, les roseaux de mer, etc.

Le temple seul est bâti en pierre calcaire d’une qualité tendre et sablonneuse, mais l’humidité de la mer l’a fort dégradée[1]; la ville était ouverte vers la mer, du côté de l’est ; derrière elle les montagnes s’élevaient en amphithéâtre ; au nord-ouest seulement, qui était le côté par lequel

  1. Voyez l’Atlas, planche 34.