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voyages en égypte,

Le besoin d’eau nous força de quitter ces ruines avant le soir ; car nos chameliers avaient perdu tout courage, et nous crûmes même devoir leur donner à chacun une pinte de notre eau. Nous prîmes ensuite le chemin des montagnes du côté du nord-ouest ; mais ce fut avec la ferme résolution de revenir à ces ruines pour les examiner plus en détail. A environ douze milles de la mer, nous entrâmes dans la chaîne de montagnes par une vallée ; nous étions éclairés dans notre route par la lune. Vers minuit nous arrivâmes dans un endroit montagneux, appelé Aharatret, où nous trouvâmes un puits avec d’assez bonne eau potable. On peut juger du plaisir que nous fit la vue de ce puits ; mais ce qui ne nous charma pas moins, ce fut de voir quelques brebis dans le voisinage ; car notre faim égalait à peu près notre soif, et une brebis était un grand régal pour des voyageurs réduits depuis quelques jours au biscuit pour toute nourriture. Mais, en approchant, nous eûmes la douleur de voir que les bergers s’éloignaient avec leur troupeau, et allaient se retirer dans les montagnes. Nous étions trop affamés pour lâcher prise aussi facilement. En conséquence, nous nous mîmes sur-le-champ à la poursuite des fugitifs ; nous ne tardâmes pas à les atteindre et à