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ANTOINE DÉCHAÎNÉ

attaches que je regarde… Cette petite m’impressionne. On croirait qu’elle lit nos destinées. Elle voit peut-être l’avenir… Petite, sais-tu lire dans les lignes de la main ?

L’enfant ne répond pas.

— Ah ! soupire-t-elle, j’aime tant qu’on lise dans les lignes de ma main !

Mais un petit chien nouveau-né, sorti on ne sait d’où, vient lécher ses souliers. Aussitôt, elle répand sur cette faible bête son attendrissement.

— Est-ce mignon ! Que j’aimerais avoir un chien !

Le Sociétaire déclare :

— Vous n’aurez qu’à me le dire, quand vous en voudrez un. Mon excellent ami Jean…

— Nom de Dieu !

Une colère d’Antoine les interrompt. Elle a pour victime l’opérateur. Celui-ci, jaloux de Mitifio qui avait assis l’Arlésienne sur ses genoux et lui fardait à deux mains la figure, vient, dans un mouvement de rage, de fausser son appareil, en sorte