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ANTOINE DÉCHAÎNÉ

— Il est formidable ! Je vais l’engager et le faire tourner. Régisseur !

— Patron ?

— Tâchez donc de m’engager ce numéro-là, qui ne doit rien f… dans la vie. Il portera nos accessoires et les appareils. Hein ? Puis expédiez vos lettres d’ici le dîner. Dès que les crabes arriveront, vérifiez les habits, les chaussures ; on commence à tourner demain matin, ne l’oubliez pas, j’y tiens absolument… Ah ! voilà le cocher. Enfin ! Pas pressé le cocher !… Nom de Dieu, je sens mes reins qui se décomposent. Cocher, vous allez me balader par la ville, comme si j’étais un cadavre, vous entendez, respectueusement. Je veux aller au tout petit pas.

Nous partons. Il fait d’affreuses grimaces.

— Je suis foutu… Trop vieux… Peux plus faire ce métier-là… Seulement, je n’ai pas le sou, il faut bien que je trime ! Arrêtez, cocher ! Arrêtez !… Regardez-moi ça si c’est beau !… Pas vous !… Vous, repartez… et moins vite ! Oh ! je vais crever sur ces