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ANTOINE DÉCHAÎNÉ

Et, montrant Frédéri, dont le cheval caracole :

— Si vous croyez qu’il ne vaut pas ça !…

Puis pressé : « Tournons, mes enfants, tournons ! »

D’un geste brusque, il arrache son col qui le gênait. Il indique la scène : Frédéri arrive avec Vivette en çroupe. La Renaude les entend ; elle sort.

— Tout le monde y est ? On tourne !

Il a lancé cette annonce comme un coq salue le jour. Puis il suit la scène :

— Marchez !… Avancez  !… La Renaude, sortez !… Arrêtez-vous… Vivette, sautez !… Bien… Laissez venir le chat ! C’est admirable, un chat !… Vous, faites un geste d’adieu… Pas un rond de bras, monsieur ! Un geste d’adieu ! Et filez ! Fouettez votre cheval ! Ça y est… à peu près !

Il regarde l’opérateur, qui dit avec suffisance :

— Je crois que ça ne sera pas mal.

Alors, l’œil brillant, Antoine annonce :

— Il y a eu un vol d’hirondelles épatant !