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III

Chaque soir, depuis qu’on a commencé le film, Antoine, tel un général, signe les ordres pour le lendemain. Ils sont brefs et impératifs. Programme de la journée ; noms des artistes qui seront utilisés, et la note finale : « À huit heures, tout le monde, en bas (heure militaire) ». Puis la griffe : A. A. (André Antoine). Or, il arrive qu’à huit heures moins cinq le régisseur frappe à sa porte. Antoine s’éveille en sursaut :

— Est-ce que tout le monde est prêt ?

— Encore quelques minutes, dit le régisseur avec un sourire.

— Ah ! engueulez-les, mon vieux ! réplique Antoine. Il faut toujours commencer la journée