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ANTOINE DÉCHAÎNÉ

long de la mer avec les Saintes-Maries dans le fond. Mitifio file au Castelet, où, à son tour, il veut demander à Balthazar les lettres qu’a gardées Frédéri… Vous m’écoutez, n’est-ce pas, monsieur Mitifio ? Il faut que votre galopade à vous soit dix fois plus énergique et plus folle que celle de l’Arlésienne. Il faut forcer votre cheval. Si vous le crevez, je m’en fous !…

— Ah !… s’écrie le marquis.

— On le paiera ! lance Antoine.

— Mais, Monsieur Antoine…, dit le marquis.

— Monsieur le marquis, dit Antoine, est-ce vous ou moi qui tournez le film ? Je sais ce que je veux et ce qu’il faut ! En route !

Le marquis n’a pas eu le temps de protester. Partie l’auto. Mitifio suit. Alors, le marquis s’épanche dans le sein du régisseur :

— Ils vont me crever ce petit cheval, qui est ma meilleure bête !

Le régisseur dodeline de la tête :

— Ne vous effrayez pas… Je connais le patron.