TROISIÈME PARTIE
Grandgoujon ne devait plus faire long feu à la caserne. Creveau était un homme actif : il s’employa pour lui ; et les tribulations guerrières commencèrent aussitôt.
Trois appels ; une revue de cheveux, où il fut traité par un capitaine de « foyer contaminatoire » ; puis il s’entendit héler par une voix d’adjudant, qui râlait d’une fenêtre :
— Grimpez ! Au trot ! Le lieutenant vous attend !
Au premier étage, un petit lieutenant l’accueillit, qui était charmant garçon, le teint vermeil et l’allure libre. Il fumait une cigarette à bout doré, dont la senteur évoquait l’Orient ; il portait une Légion d’honneur qui marquait son glorieux courage, et des bottes, haut lacées, d’une grâce juvénile. Enfin, il avait la voix et la bouche impertinentes :
— C’est vous « Monsieur » Grandgoujon ? dit-il. L’homme du Gouvernement ? Vous qui allez porter une girouette au front par ordre ministériel ?