tranquillité des vues sous les obus, — magnifique exemple du pur sang-froid français en présence des armées du Mal, lancées par les noirs Empires du Centre !
Le public fut soulevé par cette période, à laquelle il trouva de la grandeur et du feu ; mais le cœur de Grandgoujon, en même temps, se ralentit, et fut envahi de nouveau par un sentiment de lassitude.
Monsieur Punais poursuivit : « Ceux qui ont été à la peine doivent être au plaisir et à l’honneur ! »
Grandgoujon regarda dans la direction de Creveau, qui ricanait. Et Grandgoujon osa penser ? « Celui-là… c’est peut-être un chameau, mais au moins il voit clair ».
Enfin, Punais conclut :
— Les Alliés auront combattu pour tout ce qui est noble : il faut que leur Paix le soit aussi ! Car — et je m’adresse à vous, Mesdames, qui souffrez tant pendant cette guerre, je m’adresse à vos cœurs délicats, — cette Paix, elle sera imposée par des peuples qui ont le culte du Grand et du Beau ; il faudra donc que la fête grave de la Justice restaurée se déroule dans un décor digne de toutes les émotions qui nous élèveront l’âme ; il faudra que la Paix soit signée sur les ruines même de Louvain, où, au-dessus des cendres d’une bibliothèque universelle, la pensée libératrice du monde flotte encore éparse, errante et malheureuse !
Cette fois, toute la salle fut debout.