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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/102

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

qui disait : « Les Anglais n’aiment pas la pensée, ni en dévider l’écheveau. »

— Les chevaux ! Oh ! pardone, nous aimons beaucoup les chevaux, protesta James Pipe.

— Non, l’écheveau en un mot.

— Les chevaux en un mot ?

— Oui… vous savez bien… Je cherche un équivalent… ce qu’on roule, ce qu’on déroule… du coton… vous comprenez ?

— Peut-être ! Mais les chevaux, tenez, mongsieur Bâbette, regardez dans ce champ, sont des chevaux australiens. Vivent-ils point à leur aise ?

— Ça, c’est une autre question… D’ailleurs, ils sont étonnants vos chevaux… Personne ne les garde ? Et il y en a à perte de vue !… Alors… pour les retrouver ?…

James Pipe regardait Barbet avec sérénité. Il fit attendre sa réponse, puis d’un ton amical :

— Dans le armée anglaise, mongsieur Bâbette, tout le monde est obéissant, mais tout le monde il est libre, et ceux-là, toute la journée, comme vous dites, on leur « fiche la paix ! » Alors ils comprennent, et le soir ils reviennent !

Et cette conversation sur les chevaux australiens, qui avait commencé par une considération