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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/18

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

Le patron marcha jusqu’à la porte avec un dandinement roublard. Il dit encore :

— Avec Barbet ce sera tout de même bien.

Et ces messieurs se trouvèrent dans l’antichambre, seuls.

Barbet entraîna le capitaine. À Mondauphin, il fit un bonsoir protecteur qui voulait dire : « Je le tiens ! » Puis dans la rue, il dit :

— Nous serions mieux au café pour causer.

— Oh ! monsieur, reprit le capitaine, qui était un homme long, maigre et pâle, je n’ai pas soif… Ce n’est pas moi qui connais les détails… Je vous indiquerai qui aller trouver… Excusez-moi, monsieur… j’ai eu des fièvres… je ne peux pas boire.

Il parlait nerveusement. Barbet fut impressionné par cet homme à l’air douloureux. Et il dit :

— Mon capitaine, je n’insiste pas… Voulez-vous un crayon ?… Vous en avez un… merci… Je tiens à vous dire seulement, — si le patron l’a omis, le patron est toujours pressé, — qui je suis, ce que j’ai fait, et ce que je crois pouvoir faire. La mission que, grâce à vous, l’on me confie, est grave ; je ne voudrais pas que vous pensiez…