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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/233

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

des pommettes gardait toute une rangée de poils blonds, comiques à voir de près.

Dans un français excellent, avec verve, il expliqua à Barbet que tous ces soldats assis autour de lui étaient des recrues nouvelles qui n’avaient pas encore été à la guerre, mais qu’on leur en donnait un avant-goût en leur en montrant le « spectacle » pour ainsi dire, là, au milieu de la piste.

Il y avait, en effet, dans ce cirque, une tranchée creusée, minutieusement imitée, avec parapets, sacs, banquettes de terre, cagnas et abris souterrains, et dans cette tranchée évoluaient une vingtaine de soldats, que le capitaine montra à Barbet et au superbe Si Hadj ben el Haouri, leur disant :

— Vous allez voir, ils sont fort drôles. Ce sont de farceurs garçons, savez-vous ! Ils ont été à le guerre, ont reçu quelques blessures, et revenus, reposés, ils vont enseigner pour les camarades… comment vous dites… ceux qui savent pas ?

— Inexpérimentés, fit Barbet.

— Nô.

— Si, si. Inexpérimentés.

— Nô… Les camarades, les… Ah ! les autres,