Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voir PDD pour mot manquant en ligne 4

239
LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

visages enflammés par un sentiment qui paraissait vrai, à la fois terrible et superbe, et il en avait la chair de poule. Ces grands réalistes l’étaient presque trop.

— Gentlemen, excusez-moi, par ici, dit le Commandant écossais, qui reprit sa marche raide et vigoureuse à travers le camp.

Il souriait toujours, ne cessant pas d’être toujours violemment rouge.

Un chemin de terre ; un petit bois ; des baraques.

— Ah ! dit Barbet au superbe Si Hadj ben el Haouri, il va nous montrer les provisions de bouche.

Il désignait une baraque :

— Conserves ?

— Yes, dit l’Écossais ; école officiers.

Ils entrèrent ; ils furent présentés à un général dont toutes les dents sortaient et qui avait, sur sa visière de casquette, deux rangées de palmes violemment dorées. À l’arrivée de ces messieurs, il était à sa table ; il appuya sur trois boutons, et deux ordonnances vinrent, qui fermèrent soigneusement les fenêtres et les portes. On tira une tenture. Un officier qui était là sortit. Puis, quand tout fut calme et la pièce bien close, le