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Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/53

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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

— Seulement, dit-il, les cochons ils étaient là et ils sont plus. Ah ! Ah !

— Toujours le mot de la fin, reprit Barbet, aimable.

— De la fin ? Oh ! je voudrais, dit James Pipe, pour reprendre déjà mes affaires.

— Mais… croyez-vous sérieusement en être encore loin ? demanda Barbet pour la seconde fois en une heure.

Il est vrai qu’il n’attendit pas une seconde réponse lapidaire. Il toussa, puis, la main au dos, recommençant de raisonner, il prit le bras du major, et se promenant de long en large devant l’église, qu’il avait oubliée déjà, il dit simplement :

— Vous êtes des gens forts, vous autres !

À quoi James Pipe opposa un rire large d’homme de sport :

— Je crois vous riez !

— Dieu non, reprit Barbet, l’air un peu ébaubi, comme si trop d’idées l’assaillaient à la fois.

Il s’arrêta, leva encore les yeux vers la Vierge, et répéta comme à l’arrivée :

— Que c’est poignant !

Puis, sur l’invite de son guide, il remonta en auto et quelque temps resta silencieux.