nette a de petits airs résolus, parce que nous n’en sommes qu’aux fiançailles. Mais après la mairie et l’église !… Elle sera sa femme dans trois semaines ; dans quatre, elle sera plus bête que nous.
Suzanne. — Eh bien ! parions.
Mme Hamelin. — Soit.
Suzanne. — Quoi ?
Mme Hamelin. — Si tu gagnes, je te donne ma bénédiction.
Suzanne. — Oh ! ça ne te coûtera pas cher !
Mme Hamelin, souriant. — Mon enfant, tu ne peux rien avoir de mieux !
Suzanne, regardant dans le jardin. — Tiens, juste, voilà Marinette !
Mme Hamelin. — Et ce n’est pas nous qu’elle cherche.
Suzanne. — Il faut l’envoyer chez le pharmacien.
Scène IV
Mme Hamelin. — Bonjour, ma petite Marinette ! Avez-vous rencontré Pierre ?
Marinette. — Non, madame.
Mme Hamelin. — Il sort d’ici.
Marinette, vivement. — Il allait chez nous ?
Mme Hamelin. — Ah ! la gentille question ! Embrassez-moi.
Marinette. — Mais, madame, très volontiers.
Suzanne. — Et moi ?
Marinette. — Toi aussi tu ressembles à Pierre.
Suzanne, vivement. — Oh ! ce n’est pas vrai. J’ai quelque chose dans le nez, là, dans le croquant du haut. Mais toute la famille a le même nez. À part cela, je ne lui ressemble en rien, n’est-ce pas maman ?
Marinette. — Ça te déplairait tellement ?
Suzanne. — Et toi, ça t’emballerait tel-