La Bonne. — Deux verres, mademoiselle, à M. Pierre pour sa poudre.
Suzanne. — Oh ! aujourd’hui, il se contentera d’un verre. Pas de complications.
Mme Hamelin, rentrant. — Ah ! le couvert. Très bien. Marie, servez-nous vite. Nous avons juste trois quarts d’heure pour tout finir. (À Suzanne.) Où est Pierre ?
Suzanne. — Tu ne l’as pas vu dans le jardin ?
Mme Hamelin. — Non.
Suzanne. — Il était avec Marinette.
Mme Hamelin. — Il faut qu’il vienne, ou alors qu’il dîne avec elle.
Suzanne, courant à la fenêtre. — Pierre !
Pierre, du jardin. — Hé ?
Suzanne. — On dîne.
Pierre. — Zut.
Mme Hamelin. — Il est charmant !
Suzanne. — On ne peut pas être fiancé et rester charmant avec sa sœur.
Mme Hamelin. — Ni avec sa mère. Oui… Je voudrais bien que ce soit fini, qu’il soit marié !
Suzanne. — Moi, il me suffirait d’être au jour du mariage.
Mme Hamelin. — Pour mettre ta robe ?
Suzanne, riant. — Non, pour voir si Marinette est décoiffée.
La Bonne, en hâte. — Voilà la soupe !
Mme Hamelin, courant à son tour à la fenêtre. — Pierre, nous mangeons sans toi !
Pierre, du jardin, impertinent. — Bon. Vous êtes assez grandes ? Ne vous brûlez pas.
Mme Hamelin, à Suzanne. — Tu l’entends ? Il recommence ! Il ne va pas faire un pas plus vite que l’autre jusqu’au train. Je t’ai dit : « Bienheureuses si nous ne le hissons pas dans un wagon ! » (Résolue.) Mangeons.
Bruit de cuillers ; un temps.