Le Serrurier, entrant avec autorité. — … Bilez pas. C’est-il ça l’salon ?
Pierre. — Je crois.
Le Serrurier. — Eh ben ! r’mettez-vous à vos écritures. La serrure, moi, j’la trouverai. (Devant une porte.) T’nez, c’est ça qui tourne plus…, à cause du machin qui barbote dans l’truc. Laissez-moi y faire.
Un temps.
Pierre. — En avez-vous pour longtemps ?
Le Serrurier. — Peuh ! J’viens parce que vot’ jeune dame m’a demandé ; mais c’est du travail ed’ marmaille. Ah ! (Il sort des outils, s’accroupit devant la porte et parle, puis chante.) Voyons ça…
Pierre soupire, va se rasseoir, le regarde de côté et essaye de lire à demi-voix, puis, en haussant le ton, pour que l’autre comprenne.
Pierre. — « En date du 5 mai 1904, qui a autorisé M. Delambert, aux termes d’un codicille en date du 11 septembre 1883… »
On sonne.
Le Serrurier. — On sonne, m’sieur. (Silence.) M’sieur…, on sonne !
Pierre, impassible. — Oui. Je sais ce que c’est.