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Émile Benoist

dant de puissantes mécaniques : la chargeuse automatique, la mule électrique, mue par des batteries, qui remorque d’un seul coup toute une théorie de wagonnets.

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Travail de rats. Entre le deuxième et le troisième niveaux, c’est-à-dire entre deux cents et trois cents pieds de profondeur, un grand chantier d’abattage qu’alimente la veine No 4 de Sullivan. Ce chantier est un open stope, caverne comme Virgile dut en montrer à Dante dans sa tournée aux enfers. Pour y parvenir, il faut vraiment faire le rat. Au niveau de 200 pieds l’on s’introduit dans un trou tout juste assez grand pour passer. Le caoutchouc de la capote frôle constamment la paroi. Pour commencer, il y a l’encouragement, si l’on peut dire, d’une échelle qui disparaît bientôt. Il faut ensuite continuer en rampant presque, à demi-courbé, en tout cas, jusqu’à la caverne. Pour en sortir il faudra prendre un nouveau trou de rat, jusqu’au niveau inférieur.

À quoi bon établir ainsi, au sein de la terre, un chantier d’abattage qui n’a pour issues que deux trous de rat ? L’abattage du minerai dans la ca-