Page:Benoit L Atlantide.djvu/107

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— Alors, c’est que je leur ai dit qu’avec toi et le capitaine nous marchions vers le Mont des Génies.

D’un geste, Eg-Anteouen désignait la montagne noire.

— Ils ont eu peur. Tous les Touareg du Hoggar ont peur du Mont des Génies. Tu as vu, rien qu’à entendre prononcer son nom, comme ceux-ci ont détalé ?

— C’est vers le Mont des Génies que tu nous conduis ? — demanda Morhange.

— Oui, — répondit le Targui. — C’est là que sont les inscriptions dont je t’ai parlé.

— Tu ne nous avais pas prévenus de ce détail.

— À quoi bon ? Les Touareg redoutent les ilhinen, les génies au front cornu, qui ont une queue, du poil pour vêtement, font mourir les troupeaux et tomber les hommes en catalepsie. Mais je sais que les Roumis n’en ont pas peur, et que même ils se moquent des craintes des Touareg à ce sujet.

— Et toi, — dis-je, — tu es Targui, et tu ne crains pas les ilhinen ?

Eg-Anteouen me désigna un sachet de cuir rouge qui pendait d’un chapelet à grains blancs sur sa poitrine.

— J’ai mon amulette, — répliqua-t-il gravement, — bénie par le vénéré Sidi-Moussa lui-même. Et puis, je suis avec vous. Vous m’avez sauvé la vie. Vous avez voulu voir les inscriptions. Que la volonté d’Allah soit faite.