Page:Benoit L Atlantide.djvu/14

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étonnamment jeune. Je vous envoie son dernier livre, qui fait assez de bruit. Il paraît que les Martial de la Touche y sont peints nature. J’y joins les derniers de Bourget, de Loti et de France, plus les deux ou trois scies à la mode dans les cafés-concerts. En politique, on dit que l’application de la loi sur les congrégations rencontrera de réelles difficultés. Rien de bien nouveau dans les théâtres. J’ai pris un abonnement d’été à l’Illustration. Si ça vous chante… À la campagne, on ne sait que faire. Toujours le même lot d’idiots en perspective pour le tennis. Je n’aurai aucun mérite à vous écrire souvent. Épargnez-moi vos réflexions à propos du petit Combemale. Je ne suis pas féministe pour deux sous, ayant assez de confiance en ceux qui me disent jolie, et en vous particulièrement. Mais enfin, j’enrage à l’idée que si je me permettais vis-à-vis d’un seul de nos garçons de ferme le quart des privautés que vous avez sûrement avec vos Ouled-Naïls… Passons. Il y a des imaginations trop désobligeantes. »

J’en étais à ce point de la prose de cette jeune fille émancipée, lorsqu’une exclamation scandaleuse du maréchal des logis me fit relever la tête.

— Mon lieutenant !

— Qu’y a-t-il ?

— Eh bien ! Ils en ont de bonnes au ministère. Lisez plutôt.

Il me tendit l’Officiel. Je lus :

« Par décision en date du 1er  mai 1903, le capi-