Page:Benoit L Atlantide.djvu/148

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n’y manquerai certainement pas. Que je vous dise à ce propos que vous n’êtes pas le premier à me poser une telle question. Parmi les explorateurs que j’ai vus entrer ici depuis dix ans, la plupart y ont été attirés de la même manière, intrigués par ce vocable grec reproduit en tifinar. J’ai même dressé un catalogue assez exact de ses inscriptions, et des cavernes où on les rencontre. Toutes, ou presque, sont accompagnées de cette formule : Antinéa. Ici commence son domaine. J’ai moi-même fait repeindre à l’ocre telle ou telle qui commençait à s’effacer. Mais, pour en revenir à ce que je vous disais tout d’abord, aucun des Européens conduits ici par ce mystère épigraphique n’a plus eu, dès qu’il s’est trouvé dans le palais d’Antinéa, cure d’être éclairé sur cette étymologie. Ils ont tous eu immédiatement autre martel en tête. À ce propos, il y aurait bien des choses à dire sur le peu d’importance réelle qu’ont les préoccupations purement scientifiques même pour les savants, et comme ils les sacrifient vite aux soucis les plus terre à terre, celui de leur vie, par exemple.

— Nous y reviendrons une autre fois, voulez-vous, monsieur, — fit Morhange toujours admirable de courtoisie.

— Cette digression n’avait qu’un but, monsieur, vous prouver que je ne vous compte pas au nombre de ces savants indignes. Vous vous inquiétez en effet de connaître les racines de ce nom, Antinéa, et cela avant de savoir quelle sorte de femme est