Page:Benoit L Atlantide.djvu/159

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l’étiquette, où je reconnus néanmoins l’écriture du professeur.


Elle portait ces simples mots, en grosse ronde :

Numéro 53. Major Sir Archibald Russell. Né à Richmond, le 5 juillet 1860. Mort au Hoggar, le 3 décembre 1896.


Je m’étais relevé d’un bond.

— Le major Russell ! — m’écriai-je.

— Plus bas, plus bas, — fit M. Le Mesge. — Personne n’a le droit d’élever la voix, ici.

— Le major Russell, — répétai-je, obéissant comme malgré moi à cette injonction, — qui partit, l’année dernière, de Khartoum, pour explorer le Sokoto ?

— Lui-même, — répondit le professeur.

— Et… où est-il le major Russell ?

— Il est ici, — répondit M. Le Mesge.

Le professeur fit un signe. Les Touaregs blancs se rapprochèrent.

Un silence poignant régnait dans la salle mystérieuse, que troublait, seul, le glou-glou frais de la fontaine.

Les trois nègres s’étaient mis en devoir de défaire le paquet qu’ils avaient déposé en entrant près de la caisse peinte. Courbés sous le poids d’une indicible horreur, Morhange et moi, nous regardions.

Bientôt, une forme raidie, une forme humaine nous apparut. Un éclair rouge brilla sur elle. Nous avions devant nous, allongée sur le sol,