Page:Benoit L Atlantide.djvu/179

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La bête se détendit comme un ressort. Elle se trouvait maintenant blottie aux pieds de sa maîtresse. Je vis la langue rouge lécher les fines chevilles nues.

— Demande pardon au monsieur, — dit la jeune femme.

Le guépard me regardait haineusement. La peau jaune de son mufle se fronça autour de la moustache noire.

— Fftt, — grogna-t-il, à la façon d’un gros chat.

— Allons, — ordonna Antinéa, impérative.

À regret, le petit fauve rampa vers moi. Humblement, il mit sa tête entre ses pattes, et attendit.

Je caressai le beau front ocellé.

— Il ne faut pas lui en vouloir, — dit Antinéa. — Il est d’abord ainsi avec tous les étrangers.

— Il doit être alors bien souvent de mauvaise humeur, — dis-je simplement.

Ce furent mes premières paroles. Elles amenèrent un sourire sur les lèvres d’Antinéa.

Elle promena sur moi un long et tranquille regard, puis :

— Aguida, — dit-elle, s’adressant à une des femmes touareg, — tu auras soin de faire compter vingt-cinq livres d’or à Cegheïr-ben-Cheïkh.

— Tu es lieutenant ? — demanda-t-elle, après une pause.

— Oui.

— D’où es-tu ?

— De France.