Page:Benoit L Atlantide.djvu/278

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D’un geste, elle montrait la fenêtre. Une raie noire et perpendiculaire barrait par le milieu le trou d’azur carré.

Tanit-Zerga alla à la fenêtre. Je la vis debout sur l’appui ; dans sa main brillait un couteau ; elle coupa la corde en haut, au ras de l’ouverture ; le filin s’affaissa avec un bruit sec sur la dalle.

Elle revint près de moi.

— Partir, partir, — dis-je, — par où ?

— Par là, — répéta-t-elle.

Et elle me montra de nouveau la fenêtre.

Je me penchai. Mon œil plein de fièvre scruta le puits ténébreux, cherchant les rocs invisibles, les rocs sur lesquels s’était brisé le petit Kaine.

— Par là ! — dis-je en frissonnant. — Il y a deux cents pieds d’ici au sol.

— La corde en a deux cent cinquante, — répliqua-t-elle. — C’est une bonne corde, bien solide, je l’ai volée tout à l’heure dans l’oasis ; elle servait à abattre des arbres. Elle est toute neuve.

— Descendre par là, Tanit-Zerga. — Et mon épaule !

— C’est moi qui te descendrai, — dit-elle avec force. — Touche mes bras, et vois comme ils sont nerveux. Je ne te descendrai pas à bout de bras bien sûr. Mais regarde : de chaque côté de la fenêtre il y a une colonne de marbre. En passant la corde autour de l’une d’elles, et en la faisant tourner une fois, je te laisserai glisser sans guère sentir ton poids.

Elle dit encore :