— Alors, ce sera l’heure de la délivrance. L’heure de la délivrance et de la royauté.
Ce fut quelques heures plus tard, que, m’aidant du couteau qui lui avait servi deux jours auparavant à dépouiller la gazelle des dunes, je creusai dans le sable, au pied du rocher où elle avait rendu l’âme, la fosse où allait dormir Tanit-Zerga.
Quand tout fut prêt je voulus revoir le cher petit visage. J’eus une courte défaillance… Vite je ramenai sur la face brune le haïk blanc et je déposai dans la fosse le corps de l’enfant.
J’avais compté sans Galé.
La mangouste ne m’avait pas quitté des yeux, pendant tout le temps que j’accomplissais ma triste besogne. Quand elle entendit les premières poignées de sable rouler sur le haïk, elle poussa un cri strident. Je la regardai, je la vis, les yeux rouges, prête à bondir.
— Galé ! — suppliai-je.
Et je voulus la caresser.
Elle me mordit la main, puis, ayant sauté dans la fosse, se mit à gratter, écartant furieusement le sable.
Par trois fois, j’essayai de l’éloigner. Je sentais que jamais je n’arriverais au bout de ma tâche, et que, même si j’y parvenais, Galé resterait là et déterrerait le corps.
Ma carabine était à mes pieds. Une détonation secoua les échos de l’immense désert vide. L’ins-