Page:Benoit L Atlantide.djvu/65

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Il eut un sourire.

— Comment cela ? L’exploration de l’antique voie des caravanes ; la démonstration qu’un lien a existé dès la plus haute antiquité entre le monde méditerranéen et le pays des noirs, cela ne compte pas à vos yeux ? L’espoir de liquider une fois pour toutes la controverse séculaire qui a mis aux prises tant de bons esprits : d’Anville, Heeren, Berlioux, Quatremère d’un côté ; de l’autre, Gosselin, Walckenaer, Tissot, Vivien de Saint-Martin, vous le jugez dénué d’intérêt ? Peste, mon cher, vous êtes difficile.

— J’ai parlé d’intérêt pratique, — dis-je. — Vous ne nierez pas que cette controverse soit uniquement affaire de géographes de cabinet et d’explorateurs en chambre.

Morhange souriait toujours.

— Mon cher ami, ne m’accablez pas. Daignez vous rappeler que votre mission vous a été confiée par le ministère de la Guerre, et que, moi je tiens la mienne du ministère de l’Instruction publique. Cette origine différente justifie nos buts divergents. Elle explique en tout cas, je vous le concède aisément, que celui que je poursuis n’ait en effet aucun caractère pratique.

— Vous êtes également mandaté par le ministère du Commerce, — répliquai-je, piqué au jeu. — De ce chef, vous vous êtes engagé à étudier la possibilité de restaurer l’ancienne route commerciale du ixe siècle. Or, sur ce point, n’essayez pas de m’abuser : avec votre science de l’histoire