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— Nous serons dans trois jours à Shikh-Salah, — lui dis-je. — Peut-être même après-demain soir, pour peu que nos chameaux marchent bien.

— Nous allons peut-être nous séparer avant, — articula-t-il.

— Comment cela ?

— Oui, j’ai modifié légèrement mon itinéraire. Je n’ai plus l’intention de marcher directement sur Timissao. Auparavant, je serais heureux de pousser une petite pointe à l’intérieur du massif du Hoggar.

— Je fronçai le sourcil :

— Qu’est-ce que cette nouvelle idée ?

En même temps, mes yeux cherchaient Eg-Anteouen, que, la veille et quelques instants plus tôt, j’avais pu voir s’entretenant avec Morhange. Il était en train de raccommoder placidement une de ses sandales avec du fil poissé donné par Bou-Djema. Il ne releva pas la tête.

— Voici, — expliqua Morhange, de moins en moins à l’aise. — La présence d’inscriptions analogues m’est signalée par cet homme dans plusieurs cavernes du Hoggar occidental. Ces cavernes se trouvent à proximité du chemin qu’il a à faire pour rentrer chez lui. Il doit passer par Tit. Or, de Tit à Timissao, par Silet, il y a à peine deux cents kilomètres. C’est un parcours quasi classique[1], de

  1. La route et les étapes de Tit à Timissao ont été en effet repérées, dès 1888, par le capitaine Bissuel. Les Touareg de l’Ouest, itinéraires 1 et 10, (Note de M. Leroux.)