Et puis qu’elle n’a pas ſecondé vos deſſeins,
Dans la condition qui vous rend deplorable
Une honteuſe paix vous ſeroit honorable,
Qu’on en parle à Ceſar.
Recevrois-je d’autruy ce que j’ay tant donné !
Je me ſuis veu, Lucile, en ces degrez ſuprêmes,
D’où nos ſuperbes pieds foulent les diadêmes,
J’ay veu les plus grands Rois proſt ernez devant moy,
Enfin je les ay veus ainſi que je me voy,
Ma grandeur conſervoit ſes orgueilleuſes marques,
Parmy mes courtiſans je comptois des Monarques,
J’eſt ois de leur pouvoir le plus ferme ſoutien,
Leur thrône eſt ait un pas pour monter ſur le mien,
Le ſeul bruit de mon nom faiſoit trembler la terre,
J’eſt ois le ſeul arbitre, & de paix, & de guerre,
J’est ois devant Ceſar ce qu’il est aujourdhuy,
L’on recevoit de moy ce que j’attens de luy :
J’ay méprisé ſa sœur ma légitime épouſe
Afin de n’en pas rendre une ingrate jalouſe,
Le mauvais traittement qu’il voit que je luy fais
Eſt un juſt e prétexte à refuſer la paix.
Lucile.