Et cet ingrat Ceſar qui me tient aßiegé,
Diroit-il que ce bras autrefois l’a vangé ?
Qu’il a vengé ſon oncle, & que Brute, & Caßie
Ont pour s’en échaper leur trame raccourcie,
Que ces cœurs généreux dans un commun malheur,
Pour éviter mon bras ont eu recours au leur ?
Helas leur déſeſp oir vaut mieux que mon attente !
Ce ſont traits de fortune.
ſt inconſt ante !
Voy comme elle a changé, tout vivoit ſous ma loy,
Je penſois que le Ciel fut au deſſ ous de moy,
Mais les dieux aux plus grands font voir qu’ils ont des maîſt res,
J’avois lors des amis, je n’ay plus que des traiſt res,
Ils eſt oient aßidus à me faire la cour,
Je n’est ois jamais ſeul, ny la nuict , ny le jour,
Maintenant on me quitte, & de tout ce grand nombre
Pas un ſeul ne me reſt e, à peine ay-je mon ombre,
Cependant ta pitié conſole mon deſt in,
Ton fidelle ſecours me ſuit juſqu’à la fin,