„ Aux combats où l’amour attaque, & preſſ e un cœur,
„ La palme eſt au plus lâche, & qui fuit eſt vainqueur,
„ De cent divers moyens ce rusé peut ſurprendre,
„ Et le voulant combatre on médite à ſe rendre.
Suivez donc le chemin qu’on voit que vous tenez,
Sans détourner vos pas, ſans voir qui vous menez :
Ayant derriere vous ce ſuperbe trophée,
Quand elle vous ſuivra n’imitez pas Orphée,
Il perdit Euridice ayant tourné les yeux,
Et Ceſar pourroit perdre un bien plus precieux ;
Il falloit toutefois pour mieux ſecher ſes larmes
Vous feindre habilement eſclave de ſes charmes.
Elle qui ſçait qu’amour ne m’a jamais atteint,
Cognoiſſ ant mon humeur eut veu que j’euſſ e feint,
Seulement ay-je dit, pour adoucir ſa peine,
En prenant congé d’elle, eſp erez, belle Reine,
Et j’ay leu dans ſes yeux le vray contentement
Que ſon ame a gouſt é d’un ſi doux compliment.
Vous l’avez bien trompée.