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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


À Madame de Hautefort.

STANCES.


D naît sur vôtre teint cette fraîcheur nouvelle,
Qui vous fait éclater, mieux que vous n’éclatiez ?
Je vous trouve plus grasse, et vous trouve plus belle
Encor que vous n’étiez.

Vous avez éprouvé le tracas et la peine ;
Maintenant vous goûtez un repos assez doux ;
C’en est là le sujet, vous étiez chez la reine,
Et vous êtes chez vous.

Vôtre vie est changée, et vous en menez une
À qui dans la bassesse, un beau loisir est joint ;
Si le soin de la cour profite à la fortune,
Il nuit à l’embonpoint.

Vous obligiez les gens d’une ardeur sans seconde,
Et, dans l’empressement dont vous parliez pour eux,
Vous travailliez, ce semble, à faire que le monde
N’eût plus de malheureux.